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L’année scolaire 1942-1943

Etude des archives de l’école de CAZARILH-LASPENES – Texte rédigé par D. Gauchon – Juillet 2014

L’année scolaire 1942-1943 vue à travers le registre d’appel journalier

La tenue du registre d’appel journalier est un acte administratif instauré par la loi Jules Ferry du 28 mars 1882 afin de veiller au respect de l’obligation scolaire. Ce registre est renseigné deux fois par jour par l’instituteur qui au début de chaque demi-journée  doit faire l’appel de ses élèves et noter les absences sous une forme normalisée : – pour le matin, ৷ pour l’après-midi et donc + pour la journée entière. Il note également le motif des absences.

Ainsi renseigné, le registre d’appel donne de nombreuses informations sur la vie de la classe : le calendrier de l’année scolaire, l’organisation pédagogique de la classe et son évolution au cours de l’année, les raisons des absences des élèves et du maître, la fréquentation individuelle et collective des élèves…

Le calendrier de l’année scolaire

 En 1942-1943, l’année scolaire se déroule du 2 octobre au 12 juin, soit une amplitude réduite de 7 semaines par rapport à l’année scolaire standard de l’époque. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette réduction :
–              une note de service datant de 1941 préconisait déjà un allègement du travail scolaire en juillet afin d’éviter aux élèves des fatigues que la sous-alimentation risquerait de rendre préjudiciable à leur santé ;
–              mais aussi pour les écoles rurales dont les élèves sont susceptibles de participer utilement aux travaux de champs… C’est sans doute le constat d’une réalité mais c’est aussi l’affirmation d’un choix politique de la part d’un gouvernement dont la devise est « Travail, Famille, Patrie »

Malgré cela, la durée annuelle effective de classe est de 972 heures soit encore 15% supérieure à la durée actuelle qui est théoriquement de 864 heures (sans tenir compte de certains jours fériés non inclus dans les congés périodiques).

1942-19432014-2015
RéférenceRegistre d’appel journalier - Ecole de CazarilhAcadémie de Toulouse - Semaine de 4,5 jours
Année scolaire2 octobre au 12 juin2 septembre au 4 juillet
Congès (en équivalent jours de classe)Toussaint : 1 jour
Noël : 10 jours
Mardi-gras : 3 jours
Pâques : 10 jours
Total : 24 jours de classe
Toussaint : 9 jours
11 novembre : 1 jour
Noël : 9 jours
Hiver : 9 jours
Printemps : 9 jours
1er mai : 1 jour
8 mai : 1 jour
Ascension : 1 jour
Pentecôte : 1 jour
Total : 41 jours de classe
Organisation de la semaineLundi, mardi, mercredi, vendredi, samedi
soit 5 journées complètes
Lundi, mardi, mercredi matin, jeudi, vendredi
soit 4,5 jours
Durée en semaines34 semaines de 30 h36 semaines de 24 h
Durée en jours de classe162 jours soit 324 demi-journées180 jours soit 324 demi-journées
Heures de classe972 h864 h

L’organisation pédagogique de la classe

On distingue en début d’année scolaire trois groupes d’élèves (cours préparatoire, cours moyen 1ère année et 2ème cycle 1ère année correspondant au cours de fin d’études) mais cette organisation semble évoluer en cours d’année :
–          en janvier le cours préparatoire est scindé en deux groupes : cours préparatoire 2ème année et cours préparatoire (où sont inscrits deux enfants ayant moins de 6 ans) ;
–          en mars, les élèves de cours préparatoire simple se retrouvent sous l’appellation section préparatoire.

On peut penser que l’enseignant manifeste ainsi le souci de s’adapter au rythme de progression de ses élèves, ayant associé dans un premier temps les élèves de moins de 6 ans aux activités du CP, avant de leur proposer des activités spécifiques à partir du mois de janvier..

Les absences du maître de la classe

Aucune absence du maître n’est signalée au cours de cette année scolaire.

Les absences des élèves

Le taux moyen d’absence est inférieur à 15% ce qu’il faut relativiser du fait que l’année scolaire se termine le 12 juin, avant la période habituellement propice à la participation des élèves aux travaux des champs. Il est fait seulement trois fois mention d’absences d’ailleurs assez brèves pour travaux aux champs et aide aux parents.

A signaler deux élèves de plus de 14 ans qui étaient inscrits et ne sont pas venus, ainsi qu’une élève qui a quitté l’école fin février pour le motif suivant : « A quitté l’école (plus de 14 ans) pour travailler chez elle ». Il est peu probable que ce soit pour poursuivre ses études, mais évidemment pour aider ses parents !

Les absences pour maladie apparaissent peu nombreuses, se situant pour la plupart en février (grippe, rhume, maladie avec un total en février de 124 demi-journées sur 224 pour l’année).

Il n’est pas mentionné que la neige et le froid aient perturbé le fonctionnement de la classe, pas plus que les éventuelles fêtes locales, mais il est vrai qu’au cours de l’année 1942-1943, aucun élève habitant Trébons ne fréquentait l’école de Cazarilh.

Tableau de synthèse des informations contenues dans le registre d’appel journalier de l’année scolaire 1942-1943

 

Obligation scolaire

Etude des archives de l’école de CAZARILH-LASPENES – Texte rédigé par D. Gauchon – Juillet 2014

 Le registre d’appel journalier au service de l’obligation scolaire

Les lois relatives à l’obligation scolaire

La loi Jules Ferry du 28 mars 1882 stipule (article 10) que lorsqu’un  enfant manque momentanément l’école, les parents ou les personnes responsables doivent faire connaître  au directeur ou à la directrice les motifs de son absence.
Les directeurs et les directrices doivent tenir un registre d’appel qui constate, pour chaque classe, l’absence des élèves inscrits. A la fin de chaque mois, ils adresseront au maire et à l’inspecteur primaire un extrait de ce registre, avec l’indication du nombre des absences et des motifs invoqués.
Les motifs d’absence seront soumis à la commission scolaire. Les seuls motifs réputés légitimes sont les suivants: maladie de l’enfant, décès d’un membre de la famille, empêchements résultant de la difficulté accidentelle des communications. Les autres circonstances exceptionnellement invoquées seront également appréciées par la commission.

La loi du 11 août 1936, reproduite sur le registre d’appel journalier 1942-1943, renforce le dispositif en demandant à chaque instituteur de tenir un registre d’appel et en instaurant un livret scolaire mentionnant notes, absences et motifs invoqués qui doit être visé chaque mois par le responsable de l’enfant. Par contre l’extrait du registre d’appel doit seulement être envoyé chaque trimestre à l’Inspecteur primaire.

La loi du 22 mai 1946 reprend les mêmes dispositions en y ajoutant un arsenal répressif conséquent en cas de non respect de l’obligation scolaire :
–          pour les responsables de l’enfant, pouvant aller au tribunal correctionnel ainsi que un à cinq ans de privation des droits civiques, civils et de famille ;
–          pour les instituteurs et directeurs d’école pouvant aller jusqu’à trois mois de suspension pour les enseignants publics et l’interdiction d’enseigner pour les enseignants privés ;
–          pour quiconque admet, pendant les heures de classe, dans une salle de spectacle ou dans un lieu public, un enfant d’âge scolaire ;
–          pour quiconque, d’une façon habituelle, emploie à son service, pendant les heures de classe, un enfant soumis à l’obligation scolaire.

Il est même précisé que « lorsqu’un enfant d’âge scolaire est trouvé par un agent de l’autorité publique dans la rue, dans une salle de spectacle ou dans un lieu public sans motif légitime pendant les heures de classe, il est conduit immédiatement à l’école où il est inscrit » !

Les registres d’appel journaliers de l’école de Cazarilh

En reproduisant  sur le registre d’appel de larges extraits de la loi du 22 mai 1946, nul doute qu’il s’agit de mobiliser le corps enseignant pour combattre le fléau d’un absentéisme scolaire qui pour l’école de Cazarilh est déjà mentionné à hauteur de 17% dans la monographie de Louis Saubadie (un sixième des présences possibles en 1886) et atteint même  24% au cours de l’année 1920-1921. L’absentéisme à l’école de Cazarilh était certes revenu à un taux de 15% pendant l’année 1942-1943 mais ce chiffre n’est sans doute pas significatif en pleine période de conflit et le manque de bras dans les campagnes au lendemain de la guerre justifiait une grande vigilance.

La lecture des registres d’appel journaliers montre qu’un grand soin était apporté à leur tenue à toutes les époques, même dans une petite école rurale comme Cazarilh et même dans une période troublée. Il s’agit de l’une des obligations administratives majeures des enseignants et son importance est attestée par la signature apposée sur ce registre par l’Inspecteur primaire lors de ses visites (12/3/1921, 14/4/1959, 11/10/1961 et 4/2/1966).
Il est vrai qu’il ne s’agit pas seulement du contrôle de l’obligation scolaire mais d’une donnée administrative essentielle de la vie de chaque école :
–          la trace juridique de la fréquentation scolaire d’un enfant (preuve du respect de l’obligation scolaire, pour être apportée par exemple en cas de conflit entre parents séparés) ;
–          la connaissance du nombre précis d’enfants qui fréquentent l’école afin de déterminer le montant de l’allocation scolaire (exemple des Fonds Barangé ou des subventions municipales) mais aussi le nombre de classes de l’école.

L’année scolaire 1920-1921

Etude des archives de l’école de CAZARILH-LASPENES – Texte rédigé par D. Gauchon – Juillet 2014

  L’année scolaire 1920-1921 vue à travers le registre d’appel journalier

  La tenue du registre d’appel journalier est un acte administratif instauré par la loi Jules Ferry du 28 mars 1882 afin de veiller au respect de l’obligation scolaire. Ce registre est renseigné deux fois par jour par l’instituteur qui au début de chaque demi-journée  doit faire l’appel de ses élèves et noter les absences sous une forme normalisée : – pour le matin, ৷ pour l’après-midi et donc + pour la journée entière. Il note également le motif des absences.

Ainsi renseigné, le registre d’appel donne de nombreuses informations sur la vie de la classe : le calendrier de l’année scolaire, l’organisation pédagogique de la classe et son évolution au cours de l’année, les raisons des absences des élèves et du maître, la fréquentation individuelle et collective des élèves…

Le calendrier de l’année scolaire

 En 1920-1921, l’année scolaire se déroule du 1er octobre au 3 août, soit une amplitude identique à la situation actuelle, décalée seulement d’un mois mais avec une durée annuelle effective de classe de 1224 heures soit 40% supérieure à la durée actuelle qui est de 864 heures.

1920-19212014-2015
RéférenceRegistre d’appel journalier - Ecole de CazarilhAcadémie de Toulouse - Semaine de 4,5 jours
Année scolaire1er octobre au 3 août2 septembre au 4 juillet
Congès (en équivalent jours de classe)Toussaint : 2 jours
Noël : 1 jour
Premier de l’an : 1 jour
(4 jours mais 3 récupérés les jeudis 23 décembre, 6 et 13 janvier)
Mardi-gras : 3 jours
Pâques : 7 jours
Pentecôte : 1 jour
Fête nationale : 1 jour
Total : 16 jours de classe
Toussaint : 9 jours
11 novembre : 1 jour
Noël : 9 jours
Hiver : 9 jours
Printemps : 9 jours
1er mai : 1 jour
8 mai : 1 jour
Ascension : 1 jour
Pentecôte : 1 jour
Total : 41 jours de classe
Organisation de la semaineLundi, mardi, mercredi, vendredi, samedi
soit 5 journées complètes
Lundi, mardi, mercredi matin, jeudi, vendredi
soit 4,5 jours
Durée en semaines41 semaines de 30 h36 semaines de 24 h
Durée en jours de classe204 jours soit 408 demi-journées180 jours soit 324 demi-journées
Heures de classe1224 h864 h

L’organisation pédagogique de la classe

On distingue en début d’année scolaire trois groupes d’élèves (cours préparatoire, cours élémentaire et cours moyen) mais cette organisation semble évoluer en cours d’année :
–          à partir de novembre dans le groupe de cours élémentaire il est précisé CE1 et CE2 ;
–          en mars, les élèves de CE1 se retrouvent sous l’appellation cours préparatoire mais dans un groupe distinct du groupe cours préparatoire de début d’année.
On peut penser que l’enseignant manifeste ainsi le souci de s’adapter au rythme de progression de ses élèves, ce qui est vrai également pour les élèves arrivés en cours d’année et changés de groupe après quelques semaines.

Les absences du maître de la classe

Si l’on excepte deux jours en début d’année où un changement sans doute imprévu de maître n’a pas permis de faire fonctionner la classe et une journée exceptionnelle de congé accordée pour l’élection du Président de la République, seulement trois jours de classe n’ont pas été assurés.
Ces trois jours sont justifiés par la participation du maître à des réunions : conférence pédagogique à Luchon (18/10), congrès à Toulouse (4/4) et conférence inter cantonale à St Gaudens (7/5). Il faut aussi ajouter une conférence à Luchon (17/11) ce qui traduit une animation pédagogique importante au bénéfice de ces instituteurs isolés loin du chef-lieu du département et travaillant dans des conditions sans doute précaires avec peu de livres et peu de matériel pédagogique. On notera aussi une visite de l’Inspecteur primaire qui a visé le registre d’appel le 12 mars 1921.

Les absences des élèves

Ce qui frappe c’est évidemment le taux d’absentéisme très élevé qui atteint 24% dont les 3/5 ont pour motif la participation des enfants aux travaux des champs.

Mais ce taux moyen masque des inégalités très marquées :
–          six élèves ont un taux d’absence inférieur à 10%
–          quatre élèves ont un taux d’absence supérieur à 50%
D’ailleurs, à partir du mois d’avril, certains élèves ne figurent même plus sur le registre d’appel et sont simplement notés comme « occupés régulièrement aux travaux des champs ».

Les absences pour maladie apparaissent peu nombreuses, relevant pour la plupart d’une épidémie de grippe en avril (131 demi-journées d’absence sur 187).

La neige et le froid ont perturbé 11 jours de classe (4 en décembre, 1 en janvier, 2 en février et 4 en avril) mais seuls les enfants habitant Trébons ont eu des difficultés pour se rendre à l’école.

On notera également que les fêtes locales (Trébons le 11 octobre et St Aventin le 13 juin) sont le prétexte pour quelques élèves à manquer l’école !

Tableau de synthèse des informations contenues dans le registre d’appel journalier de l’année scolaire 1920-1921
Photo de classe 1926 – La plupart des élèves étaient déjà scolarisés en 1920-1921

Les tours « à signaux »

Extrait d’un article publié en 2013 dans la « Revue de Comminges » par la Société des Etudes du Comminges
(reprise d’une communication faite en 1988 au congrès de Najac et publiée en 1990 dans la revue Château-Gaillard)

 Les tours à signaux des Pyrénées garonnaises

 Les Pyrénées garonnaises dressent leurs sommets à la frontière franco-espagnole à plus de 3 000 m d’altitude. Les principales vallées qui s’y enfoncent du nord au sud aboutissent à des cols ou à des ports très élevés, telle la vallée de la Garonne, celles de la Pique et de la Neste (vallée d’Aure). D’autres comme le Val d’Oô ou le Val du Louron se terminent presque en cul-de-sac. Ces vallées auxquelles il faudrait ajouter le Larboust, le Val d’Oueil et la Barousse ont appartenu au Moyen Age soit au comté de Comminges soit à la vicomté d’Aure.

Elles abritent encore un certain nombre de tours assez bien conservées : six dans la vallée de la Garonne en aval du Pont-du-Roi, cinq en Val Louron et en vallée d’Aure, quatre dans le Luchonnais, deux en Barousse et deux à proximité de Saint-­Bertrand-de-Comminges. Ces chiffres ne rendent pas compte du nombre réel des tours ayant existé et que la documentation écrite permet de retrouver: en Luchonnais il faudrait les multiplier par deux, en vallée d’Aure par trois.

Ces tours attirent l’attention des archéologues et des historiens depuis le XIX siè­cle. Elles ont été interprétées comme des tours de guet ou des tours à signaux et mises en relation avec le péril musulman d’au-delà des Pyrénées, et donc datées des VIII-IX siècles. Cette interprétation s’alimente à une tradition vivace, celle des « saints martyrs » pyrénéens honorés dans le piémont (Cizi, Vidian, Gaudens) et en montagne où Aventin aurait été retenu captif dans les « oubliettes » de Castelblancat. Après le XI siècle, elles auraient joué le même rôle d’alerte face à l’Aragon.

Mais, contrairement aux Pyrénées orientales, les Pyrénées garonnaises n’ont laissé aucun témoignage sur l’utilisation d’un réseau de tours à signaux à quelque époque que ce soit, ni sur un éventuel système d’alerte (feu sur la plate-forme sommitale?). Par ailleurs, l’hypothèse d’un tel réseau se heurte à plusieurs objections.

Les vallées en question connaissent souvent une forte nébulosité qui eût rendu bien aléatoire l’utilité de signaux quels qu’ils fussent, surtout pour les tours les plus élevées: Garin est à 1200 m, Gouaux-de-Larboust à 1300 m d’altitude. D’autre part, certaines tours de la même vallée ne peuvent pas communiquer entre elles, séparées qu’elles sont par des éléments du relief. D’autres sont situées dans des vallées terminées par des pentes abruptes et si difficiles d’accès à partir de l’Espagne qu’on les imagine mal servant de routes d’invasion, telles le Val du Louron ou le Val d’Oô.

Ce qui n’est pas le cas, il est vrai, des grandes vallées de la Garonne, de la Pique et de la Neste, où le danger d’invasion est évoqué jusqu’au début du XIX siècle et donne lieu à des travaux de remise en état des défenses.

 

Dernière objection : l’existence et le fonctionnement d’un réseau d’alerte supposent l’existence et le respect d’une autorité politique commune. Or si en vallée d’Aure l’autorité des vicomtes, et au-dessus d’eux celle des comtes de Bigorre, semble réelle dès le XIIsiècle, on ne peut en dire autant des vallées du Comminges qui sont alors bien absentes de l’histoire du comté et que semblent se partager des familles sei­gneuriales : les Saint-Aventin, Saint-Paul, Bezins, Estenos, Saint-Béat. Il faut attendre le XIII siècle et même le siècle suivant pour voir s’y exprimer une autorité supérieure, comtale puis royale.

On doit donc se tourner vers une autre interprétation. La toponymie est sans équivoque: les noms Castelblancat (Saccourvielle), Castelbert (Valcabrère), Castelfort (Burgalays), Castelvieil (Luchon), Castech (Moustajon), Turon del Castet (Lège) et Castet (Oô) renvoient à des châteaux. Et les documents modernes (XVII-XVIII siècles) confirment que ces tours appartiennent bien à des châteaux et qu’elles en sont les donjons.

Reste aussi à comprendre pourquoi ces tours ont été interprétées comme des « tours à signaux ». Une partie de l’explication réside dans leur isolement qui a surpris les historiens des XIX-XX siècles. Elles se dressent en effet en bordure des villages, plus ou moins éloignées selon les cas mais toujours en position marginale.

Par ailleurs, le mythe des tours à signaux est fils de son époque et contemporain de l’invention du télégraphe Chappe qui était entré en fonctions en 1794 lors de l’invasion de la frontière nord de la France par les Autrichiens. La tentation était grande pour les historiens régionaux du XIX siècle, qui ne bénéficiaient pas des connaissances actuelles, de reproduire le schéma du télégraphe Chappe, de le projeter dans le passé et de rapprocher le prétendu danger musulman sur la frontière des Pyrénées à l’époque médiévale, dont le souvenir vivace des « saints militaires » pyrénéens ne permettait pas de douter, de la présence de nombreuses tours. Ils n’y résistèrent pas. D’autres après eux vinrent qui, par respect pour leurs prédécesseurs ou par facilité, se contentèrent de reprendre leurs affirmations…

L’école de Cazarilh (1886)

Extraits de la monographie de l’Instituteur Louis Saubadie – 1886 – Commune de CAZARILH-LASPENES
Monographie publiée en 2013 dans la « Revue de Comminges » par la Société des Etudes du Comminges

  L’école de CAZARILH-LASPENES en 1886


 Nous ne possédons aucun document pouvant nous renseigner sur l’état de l’instruction primaire dans les différentes époques de l’histoire de la commune. À peine avons-nous pu recueillir verbalement les noms de quelques instituteurs qui ont exercé ici leur profession depuis le commencement du siècle actuel. Les divers renseignements qui nous ont été fournis par des vieillards dignes de foi nous montrent qu’à une époque peu éloignée de nous l’instituteur recevait pour tout traitement une mesure de seigle par élève et par semestre. Si nous considérons que la moyenne des élèves était de 20, la rétribution devait à peine s’élever à une centaine de francs. À cette rétribution nous devons ajouter la norme, contribution personnelle que payait en nature, tous les samedis, chaque élève de l’école. C’était tantôt une galette, tantôt un morceau de lard ; mais la valeur ne devait pas être inférieure à celle d’un œuf. Nous avons ici des personnes qui ont fourni cette norme pendant tout le temps qu’elles ont fréquenté l’école; elles s’accordent à dire que la misère de la famille de l’instituteur était extrême. Souvent, le maître d’école était le barbier du village et le carillonneur. Les soins qu’il donnait aux enfants n’étaient pas aussi rétribués que ceux du pâtre de la commune!

Jusqu’à présent, les bâtiments qui ont servi de maison d’école à Cazarilh ont toujours été défectueux; une salle basse peu aérée, mal éclairée, sans aucun préau ni dépendances d’aucune sorte, telle a toujours été l’installation scolaire de la commune.

Le Conseil municipal de 1881, désirant améliorer cette situation entra résolument dans la voie indiquée par le Gouvernement et résolut de créer un établissement scolaire réunissant les conditions de bien-être et d’hygiène qui prédisposent les jeunes esprits au travail sans effort, tout en développant leurs aptitudes physiques.

Un emplacement central était bien difficile à trouver dans ce village formé de maisons superposées ; cependant, à l’aide de quelques travaux d’aménagement, on a réussi à réunir les conditions requises de bonne installation, d’aération et d’éclairage.

La maison d’école est construite pour 24 élèves; la salle de classe, précédée d’un vestibule servant de vestiaire, comprend une surface libre de trente mètres carrés, soit un mètre carré 25 par élève.
Le préau couvert des filles a 12 mètres carrés ; le préau découvert quarante mètres carrés.
Le préau couvert des garçons a quinze mètres carrés ; le préau découvert, 70 mètres carrés.
Les cabinets d’aisance sont placés à l’extrémité des préaux couverts. Un corridor situé à l’arrière de la salle de classe isole cette dernière du terrain déblayé. Un escalier conduisant à l’étage supérieur est établi dans ce corridor.
Le palier supérieur donne sur deux portes, la première s’ouvrant dans la salle de bibliothèque populaire, et l’autre sur le logement de l’instituteur composé d’une cuisine, de deux chambres à coucher et d’un cabinet de travail.

Le montant total de la dépense affectée à l’établissement du local scolaire s’est élevé à 11100 francs. L’État a accordé une subvention de 9 000 F ; la commune 1500 francs dont 800 d’emprunt et le département 600.

La fréquentation des écoles laisse toujours à désirer dans nos montagnes ; tous les instituteurs s’accordent à dire que la loi du 18 mars n’a pas produit les effets en attendait. Cela tient surtout à la situation peu aisée des familles: Il faut d’abord vivre, entendons-nous répéter tous les jours et pour cela l’aide de nos enfants n’est pas à dédaigner.
À Cazarilh, en 1884, les absences se sont élevées au sixième des présences possibles. Il est à remarquer que l’école est fréquentée très régulièrement durant l’hiver: l’émulation, les résultats, le temps surtout contribuent à nous amener les élèves; mais pendant une bonne moitié de l’année, les travaux agricoles occupent la plupart des enfants; l’émulation ne peut rien alors: une absence en entraîne une autre; souvent un prétexte suffit. Dès que l’enfant a atteint 10 ans, il ne faut guère s’attendre à le voir en classe durant les mois de la belle saison ; il nous a été donné de constater que deux élèves de onze ans, un garçon et une fille ont, l’un 362 absences et l’autre 375 sur les 437 classes de l’année : le premier est fils d’un invalide qui ne peut se passer de son secours, le second garde un jeune enfant pendant que la mère gagne la vie de la famille.

En général, tout le monde sait lire et écrire ici. Qu’il nous soit permis de rendre justice au dévouement de nos prédécesseurs qui ont donné les soins intellectuels à la génération actuelle. MM. Anthony, Laurens et Ségnourat sont arrivés à obtenir l’heureux résultat de nous donner une population où il ne se trouve pas un homme qui ne sache signer son nom.
C’est dire qu’il n’y a pas eu depuis longtemps un conscrit illettré, et, durant dix ans, tous les actes de mariage ont été signés par l’époux; deux épouses seulement ont déclaré ne savoir, encore faut-il dire que l’une n’a pas voulu signer par un esprit de fausse vanité.

Ces résultats très satisfaisants sont dus pour une bonne part à l’intelligence et au dévouement de l’administration municipale qui, dans une commune dont les recettes annuelles ne s’élèvent pas à 200, a su créer des ressources pour construire un local scolaire évalué à 12000, pour acheter un compendium métrique, pour créer une caisse des écoles, pour acheter un matériel géographique complet et, enfin, pour fonder une bibliothèque scolaire populaire.
Cette bibliothèque fut créée en 1878 ; une souscription et un vote du Conseil municipal formèrent le premier fonds et Monsieur le Ministre de l’Instruction accorda, en 1879 une concession de livres. Aujourd’hui nous possédons 80 ouvrages divers qui sont lus régulièrement tous les hivers. En l’année 1884, il y a eu 96 prêts sur 27 familles que compte le village ; c’est une moyenne de plus de 3 ouvrages par ménage.

La caisse des écoles fut fondée seulement en 1884 par un vote du Conseil municipal et d’une subvention de l’État. Elle a déjà rendu de très grands services car la population de Cazarilh est pauvre et les enfants manquent souvent des fournitures scolaires les plus indispensables.

Il a même été possible de créer une caisse d’épargne scolaire ; huit livrets représentent aujourd’hui une somme de 14 francs; c’est peu, mais le premier pas est fait; l’institution prospèrera certainement.

La situation morale de l’instituteur est assez satisfaisante, vivant au milieu d’une population honnête et laborieuse, et en relation avec un Conseil municipal tout à fait dévoué au développement de l’instruction, le modeste traitement de 1000 francs suffit à peu près à ses besoins.
Sa position sera améliorée de beaucoup lorsque les travaux du local scolaire seront terminés, et cela ne peut tarder longtemps. Actuellement le logement laisse beaucoup à désirer car il ne se compose que d’une chambre pour toute la famille. Mais en présence du bon vouloir de l’administration municipale, en présence des efforts qui ont été faits pour que la situation devînt supportable, il attend patiemment le jour où il lui sera permis d’être chez lui et d’avoir pour les enfants qui lui sont confiés une salle d’école construite dans les meilleures conditions possibles.

Trébons et Cazarilh (1886)

Extraits de la monographie de l’Instituteur Louis Saubadie – 1886 – Commune de CAZARILH-LASPENES
Monographie publiée en 2013 dans la « Revue de Comminges » par la Société des Etudes du Comminges

CAZARILH et TREBONS en 1886 – Paroisse, route, légende, langue, rivière, météo : quelques extraits qui témoignent d’une communauté de destin, même si les relations pouvaient parfois être orageuses…

 Une même paroisse

La religion catholique est seule en usage à Cazarilh qui forme, avec la petite commune de Trébons une paroisse administrée par un curé. On n’y rencontre pas d’athée proprement dit, mais un grand nombre d’indifférents, surtout parmi les hommes. Cela provient d’abord de ce que les ouvriers choisissent souvent le dimanche pour aller régler leurs affaires à Luchon ; ensuite du peu d’empressement que met l’administration épiscopale à nous donner un prêtre quand la cure est vacante. D’ailleurs, comme la montée est pénible, le village un peu isolé, et le casuel peu important, les curés se plaisent peu à Cazarilh et passent une bonne partie de leur temps à Luchon ou ailleurs ; ils font tout leur possible pour obtenir leur changement dès les premières années de leur résidence. À chaque mutation, la commune reste au moins un an sans prêtre et quand on lui en donne un, les habitants sont déjà habitués à s’en passer. Aussi ces ministres se plaignent-ils amèrement du peu d’empressement que les habitants mettent à assister aux offices ; mais leurs lamentations tombent en général dans le vide car ils sont souvent en compagnie seulement de quelques dévotes pour chanter vêpres : on chante alors « vêpres basses » dit le public.

Il n’en était pas ainsi autrefois et nos ancêtres gémiraient s’ils connaissaient notre indifférence. Malgré le peu d’importance de la population, la cure n’est jamais vacante. Les registres de la paroisse tenus assez régulièrement depuis 1635 prouvent d’une manière péremptoire que les prêtres s’y sont succédé sans interruption, même pendant la Révolution française. Mais nous avons remarqué qu’à partir de cette époque, plusieurs actes ont été périodiquement rédigés en une sorte d’idiome ressemblant beaucoup au patois de la vallée d’Aran. Ce fait, rapproché de diverses histoires qu’on raconte dans le pays prouve qu’à cette époque, le clergé français de nos vallées était recruté en Espagne. Mais combien devaient être ignorants ces pauvres ecclésiastiques. Les actes sont si mal écrits que, sans le secours du patois, il serait impossible de les déchiffrer. Les vieillards d’ici racontent d’ailleurs que l’un de ces prêtres ne savait lire que dans son bréviaire.

Une même route

En dehors de la route thermale, notre commune ne possède que des chemins vicinaux et des chemins d’exploitation. Les premiers, au nombre de deux, sont entretenus avec soin par les habitants, mais, néanmoins l’un est presque toujours en mauvais état par suite des dégradations continuelles des eaux. C’est un chemin muletier partant de la route thermale au lieu-dit Payssas et aboutissant au village après avoir suivi les crêtes de la Casseyde qui dominent la ville de Luchon.

L’autre chemin allant de Cazarilh à Trébons pour aller rejoindre la même route thermale dont nous venons de parler est en voie de construction. La commune s’est imposé à cet effet de lourds sacrifices ; l’État est venu largement à son aide et l’on peut prévoir qu’à une époque assez rapprochée, les habitants pourront s’approvisionner convenablement car jusqu’ici il était impossible de transporter au village un ballot tant soit peu considérable sans le partager en plusieurs parties : deux hectolitres de vin ne sont encore jamais arrivés chez nous dans un seul fût.

Cette route est donc appelée à rendre de très grands services; mais aussi elle aura coûté une somme relativement énorme puisque les contributions communales ont été presque doublées à la suite des emprunts qu’ont nécessités les dépenses et frais de construction.

En outre, qu’il nous soit permis de constater ici combien les influences personnelles sont parfois néfastes aux communes lorsqu’elles sont employées à soutenir des intérêts particuliers aux dépens du bien public. Cette route en est un exemple frappant, puisse-t-il servir aux générations futures.

En effet, le but de la commune de Cazarilh, lorsqu’elle a contracté des emprunts pour construire un chemin carrossable était certainement de se mettre en relations directes avec Luchon, son chef-lieu de canton, centre de toutes les affaires du pays et particulièrement de notre village. Un chemin de quatre kilomètres passant exclusivement sur notre territoire à l’est de la commune aurait certainement rempli les conditions désirables. Mais certaines personnes de la commune, bien placées pour faire avorter ou réussir le projet, avaient des propriétés considérables sur la région opposée, c’est-à-dire du côté de l’ouest; elle pactisa avec la municipalité de Trébons pour obtenir le tracé dans cette direction. On ne pouvait faire un plus mauvais choix. Par cette voie notre commune est éloignée de Luchon de plus de six kilomètres; en outre nous avons été obligés de construire non seulement notre chemin, mais encore une bonne partie de celui de Trébons. Aujourd’hui encore, cette commune demande que nous fassions de nouveaux sacrifices.

En définitive, Cazarilh a été dupe des promesses de Trébons et des compromissions de quelques personnes haut placées. On lui avait promis que cette voie de communication serait ouverte dans cinq ans au plus tard ; il y a huit ans que les chantiers sont ouverts et il reste encore à construire au village de Trébons, un tronçon de chemin qui rend à peu près inutiles les travaux faits jusqu’à ce jour.

Une même légende

Les superstitions se sont donné ici un libre cours durant bien longtemps, si l’on en juge par les nombreux récits qui font souvent les frais de la conversation durant les longues soirées d’hiver. Elles sont encore presque indéracinables. Ainsi on raconte encore avec effroi qu’un chat blanc désigné sous le nom de « Chat de Trébons » avait le pouvoir de jeter des sorts. Malheur à qui essayait de le tuer, un membre de la famille mourait dans l’année. Un jeune homme s’étant avisé de lui jeter une pierre qui l’atteignit à la jambe, trouva le lendemain une de ses vaches morte; l’une de ses jambes avait été arrachée! Ce chat marchait souvent à quelques pas des personnes qu’il poursuivait, changeait de nature,devenait porc, loup etc. et disparaissaitensuite subitement. Enfin ce chat donne toujours lieu à des récits fantastiques où le merveilleux le dispute souvent à la naïveté.

Les vieilles personnes parlent aussi du Drac, animal qui avait le pouvoir de se présenter indifféremment sous forme d’animal, de personne, de géant; des Incantades qui étendaient leur linge sur les rochers avoisinant le village.

Une légende qu’il serait peut-être possible de reconstituer si l’on pouvait faire corroborer les divers récits qu’on raconte à ce sujet dans tout le canton de Luchon est celle des Géants du Larboust. Mais le peu de renseignements que nous avons pu recueillir ne nous permet pas de saisir entièrement le sens des quelques contes incohérents que nous avons entendus.

Nous avons pu seulement comprendre que ces géants étaient au nombre de douze et commettaient dans le pays des actions abominables. Ils étaient servis par une jeune héroïne qui leur imposait ses volontés. Tous, géants et héroïne, furent enterrés sur le versant septentrional de la montagne de Superbagnères.

Du plateau de la petite église de Cazarilh, on remarque, en effet, tout à fait en face, et sur la pente orientale du Val de Gourron treize grandes excavations ayant la forme de sépulcres gigantesques. La première de ces excavations est plus petite que les autres ; c’est, dit-on, là que repose la compagne des douze géants.

Ces prétendues tombes ne sont autre chose que des plis du terrain formé par les eaux; en effet, ce sol étant formé d’argile et de petits cailloux roulés, a pu facilement être sillonné régulièrement par les eaux de la montagne, ces eaux passant toujours sur le même point, ont creusé des ravins sur la terminaison d’une couche du terrain diluvien.

Une même langue

On parle dans le village deux langues bien distinctes: le français, employé rarement entre habitants du pays et le patois, idiome expressif, cher à toute personne qui aime le lieu où elle est née, cher surtout à celui qu’une circonstance quelconque a éloigné de la montagne. L’amour de cette langue se retrouve parmi tous, femmes, vieillards, enfants, savants ou ignorants. À Paris, à Toulouse, en quelque lieu qu’il soit, le montagnard est heureux lorsque, dans l’intimité, il peut s’abandonner à une de ces causeries qui lui rappellent son pays, ses parents et les mille souvenirs de son enfance, et principalement lorsqu’il peut reparler la langue que sa mère lui a enseignée au berceau.

Dans les campagnes surtout, la langue française est très peu en usage ; on le comprend, mais on ne s’en sert pas. On éprouve même quelque répugnance à écouter la conversation d’une personne du lieu qui parle français; un étranger sera goûté quelque langue qu’il parle, on le renseignera, on le choiera même au besoin ; mais on désignera sous le nom de « franchimant » tout homme du pays qui se fait une habitude de parler français.

Il est vrai que notre idiome ou patois se plie très facilement aux nécessités du langage, à l’art de bien exprimer sa pensée, qu’on s’en passe difficilement lorsqu’on à l’habitude de la parler ordinairement. Les diminutifs et les augmentatifs y sont échelonnés de telle sorte qu’on ne peut guère les remplacer par des expressions françaises ; beaucoup de noms communs ne peuvent même avoir leur synonyme français. Or, peut le rendre dur ou doux à volonté, outrager une personne d’un coup de langue par une expression barbare ou la flatter, la caresser par une parole douce, élégante et sonore.

Dernièrement une femme querelleuse et grincheuse se disputait avec sa voisine, personne nerveuse, petite et malingre, médisante au plus haut degré et pleine de malice. La première fit d’elle en quatre mots un portrait d’une réalité saisissante ; elle l’apostropha en l’appelant: « Bipèro enfectado, mouscaillounot baisat »Je traduis imparfaitement : vipère infectée, venimeuse; très petit moucheron qui tourmente les animaux domestiques.

On parle dans le canton deux dialectes assez distincts pour la prononciation. L’un a la terminaison du féminin singulier en A, c’est celui du haut des vallées, l’autre en 0, c’est celui de la vallée de Luchon et de la ville. Ici nous parlons l’idiome de Luchon. C’est dit-on une corruption de l’ancienne langue romane. On y remarque l’absence du V remplacé par le B ; de l’X remplacé TS. Ainsi vérité fait bertat, vipère fait bipèro, exemple fait etsemplé.

Une même rivière

La Neste de Larboust est la seule rivière qui touche au territoire de la commune. Elle porte encore le nom de One qui lui vient, dit-on, des Onésiens qui habitaient le pays durant la domination romaine.

Cette rivière borne notre commune sur une étendue d’environ 1 kilomètre, mais son lit est si profondément encaissé entre les montagnes de Cazarilh et de St Aventin que les territoires environnants ne peuvent guère être irrigués par ses eaux. Le débit de la Neste varie notablement en raison des périodes sèches ou pluvieuses qui sévissent dans la région. Ainsi, tandis qu’en septembre et en octobre ce cours d’eau ne forme qu’un simple ruisseau fournissant à peine 250 litres par seconde, en mai et juin, ses nombreuses ramifications, changées souvent en torrent impétueux lui font acquérir une puissance considérable évaluée souvent à un débit de 1800 litres. Il arrive même que les ponts jetés sur ses rives sont emportés par la violence de la crue et que les terres d’alluvions qui l’avoisinent dans certains points sont profondément enlevées et transportés vers les vallées basses où elles s’accumulent au fond du lit de la rivière qu’elles font déborder.
Ces crues n’ont qu’une importance secondaire pour Cazarilh car le lit est profondément encaissé entre les montagnes sur la partie de notre territoire que baigne la Neste; mais que de ravages elles causent souvent dans les communes voisines, car la rivière, parcourant des vallées assez fortement inclinées, acquiert une force qu’aucun obstacle ne saurait maîtriser; elle change de lit, emporte une bonne partie des terrains environnants, renverses ponts, digues et constructions de manière à semer la désolation sur ses rives.
La terrible inondation de 1875 sera à jamais mémorable, celle de 1884 doit aussi être considérée comme des plus funestes. La première emporta plusieurs ponts, notamment celui de Mousquères qui relie, au sud, notre commune à celle de Luchon. Ce pont ne datait pas de trente années quand il fut détruit. Renversé en bloc au milieu du torrent impétueux, il ne dut sa perte qu’à la quantité considérable d’arbres qui s’étaient accumulés dans son arche.

Une même météo

Le vent dominant est celui de l’ouest ; c’est lui qui amène le plus souvent la pluie ; on le désigne ici sous le nom de Bigourdan parce qu’il vient de la direction de Bagnères-de-Bigorre. Celui du sud-ouest amène le plus ordinairement les orages.

Le vent d’Espagne produit sur l’organisme des phénomènes singuliers. Soufflant du sud ou du sud-ouest, il est lourd, chaud et énervant. Il cause un malaise général : lassitude, douleurs, pesanteur de la tête, soif ardente.

Ce vent dure heureusement peu de temps et se termine ordinairement par des orages.

Nous avons dit que les nuages jouent un grand rôle dans le climat de Cazarilh ; il est à peu près reconnu que le ciel est couvert chez nous pendant plus de la moitié de l’année; ils sont d’ailleurs souvent d’une importance pratique tout à fait remarquable pour la détermination du temps qu’il fera durant la journée.

À Cazarilh, il est facile de prévoir dès le matin si l’on peut compter sur un beau jour. Si au lever du soleil les aiguilles du Port de Venasque se détachent nettement sur un ciel bleu, c’est signe d’une belle journée; si le brouillard se monte à un niveau moins élevé que les aiguilles, c’est encore signe de beau temps ; mais si les pointes rocheuses sont enveloppées, invisibles, si elles ont le « chapeau », en un mot, neuf fois sur dix il pleuvra dans la journée.
Si dans la matinée le brouillard s’élève par flocons du fond de la vallée et qu’il se traîne sur le sol et sur les sapins de Superbagnères, il pleuvra dans quelques instants.
Si l’orage vient du sud ou de l’ouest, même de l’est, on ne doit guère le craindre à Cazarilh ; s’il vient du nord ou du nord-ouest, trois fois sur quatre il est désastreux.

Les pluies sont assez rares en été; mais pendant le printemps et l’automne, elles sont souvent si persistantes que les travaux agricoles en souffrent réellement. À ces époques le temps est pluvieux pendant des mois entiers; mais durant l’été, les pluies durent rarement pendant une journée entière. Durant les mois de juin, juillet, août et septembre, il y a eu en 1884 quarante et un jours pluvieux; mais ce nombre est plus que doublé pendant les mois de mars, avril, mai, octobre et novembre.

Le thermomètre ne descend pas à Cazarilh au-dessous de + 7°, du mois de juin au mois d’octobre, aussi ne gèle-t-il jamais ici durant l’été, à plus forte raison, il n’y tombe pas de neige ; mais il n’en est pas de même quant aux montagnes et aux crêtes qui nous environnent. Tous les ans, en plein mois d’août, on voit après un peu de pluie, les cimes les plus élevées se couvrir de neige; le thermomètre se tient alors ici sur + 10°.

L’énigme de la barrière (2006)

Piste0438bMais à quoi donc peut bien servir cette barrière ???

Un regard averti aura immédiatement remarqué que cette barrière a été posée à l’envers !
Sur toutes les routes de France et de Navarre, la partie horizontale est placée du côté de la circulation pour des raisons évidentes de sécurité… Ici, des considérations que certains prétendent d’ordre esthétique auraient conduit à ce positionnement original et sans doute unique !
Si ce n’est donc pas la sécurité qui est recherchée, alors de quoi s’agit-il ???

Hypothèse 1 : les nombreux randonneurs qui descendent de la tour de Castelblancat en VTT, souvent surpris par la redoutable « Costa d’arrigua pets », au demeurant fort mal indiquée dans le sens de la descente, trouveront dans cette barrière une aide précieuse pour éviter de se retrouver directement dans la poubelle située judicieusement en contrebas.

Hypothèse 2 : cet élégant garde-fou a été placé là pour mesurer la capacité d’indignation des habitants de ce modeste village, ou bien pour tester leur sensibilité à la robustesse conjuguée du béton armé et du bois ferraillé.

Hypothèse 3 : les promoteurs de cet équipement, spécialistes des ouvrages d’art, ont fait ici le choix d’une réalisation purement artistique en plaçant dans un lieu au risque inexistant un dispositif de très haute sécurité dont seuls les alpinistes, ces conquérants de l’inutile, peuvent peut-être apprécier la beauté…

Le point de vue de Cyrano

          Tirade de la barrière

Monsieur, votre barrière est vraiment très grosse…

Ah ! non ! c’est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire… Oh! Dieu!… bien des choses en somme.
En variant le ton, par exemple, tenez:
Agressif:  » Moi, Monsieur, si j’avais une telle barrière,
Il faudrait sur-le-champ que je la déglinguasse !  »
Descriptif:  » C’est un pieu !  c’est un bélier !  c’est une barricade !
Que dis-je, c’est une barricade ?. .. C’est une fortification !  »
Curieux:  » De quoi sert cet élégant objet ?
De séchoir, Monsieur, ou bien de cure-nez ?  »
Gracieux:  » Aimez-vous à ce point les éléphants
Que paternellement vous vous préoccupâtes
De tendre ce perchoir à leurs très grosses pattes ?  »
Prévenant:  » Gardez-vous, votre vue attirée
Par ce monstre, de tomber en avant sur le sol !  »
Tendre:  » Faites-lui faire un petit parasol
De peur que sa couleur au soleil ne se fane !  »
Pédant:  » L’animal seul, Monsieur, qu’Aristophane
Appelle Hippocampelephantocamelos
Dût avoir  sur les cornes tant de fer sur tant d’os !  »
Cavalier:  » Quoi, l’ami, ce gratte-pied est à la mode ?
Pour décrotter ses bottes, c’est vraiment peu commode!  » ,
Emphatique:  » Aucun vent ne peut, barrière magistrale,
Te déraciner toute entière, excepté le mistral !  »
Admiratif:  » Pour une dentellière, quelle enseigne !  »
Naïf:  » Ce monument, quand le visite-t-on ?  »
Respectueux:  » Souffrez, Monsieur, qu’on vous salue,
C’est là ce qui s’appelle avoir pignon sur rue!  »
Campagnard:  » He, arde ! C’est-y une barrière ? Nanain !
C’est queuqu’bâton géant ou ben queuqu’menhir nain !  »
Militaire:  » Pointez contre cavalerie !  »
Pratique:  » Voulez-vous le mettre en loterie ?
Assurément, Monsieur, ce sera le gros lot!  »
Enfin, parodiant Cyrano en un sanglot:
 » La voilà donc cette barrière qui des traits de son village
A détruit l’harmonie! Elle en rougit, la sauvage! « 

Les costumes 1834-1880

Costumes populaires – Epoques 1834-1880
Jean-Claude Carsalade – Document sans indication de lieu et de date
Fascicule dactylographié de 4 pages illustré de 16 planches originales

 Extraits

Les vêtements étaient l’œuvre de tous aussi bien des hommes que des femmes, adaptés à leur mode et conditions de vie.
Les femmes filaient le lin ou la laine, ensuite tissaient sur des métiers très rudimentaires, les hommes maniaient les ciseaux et aiguilles. Les étoffes étaient lourdes, épaisses mais faisaient un vêtement confortable et surtout très sain, les fibres étant naturelles.

Costume féminin
Les femmes portaient la coiffure appropriée de l’époque dite « en bandeaux » qui se terminait soit par un chignon dans la nuque soit comme dans le val d’Aran par une tresse embellie de rubans multicolores… On réservait la coiffe pour les jours de foire, de fêtes ou les dimanches pour assister à la messe.
Ensuite, elles posaient délicatement le « capulet », pièce de tissus mérinos carrée gansée d’un ruban en velours noir.
L’hiver, le mantel, grande pièce rectangulaire de bure blanche gansée d’un velours bleu, que l’on pouvait voir sur les femmes de St Bertrand de Comminges servait à la fois de capulet et de manteau.
Le vêtement proprement dit se composait :
– du casabe, veste cintrée courte à manches longues, remplacée le plus souvent l’été pour les travaux des champs par une grosse chemise de lin sur laquelle s’ajoutait le caraco, gilet sans manche ;
– d’une jupe rayée bicolore comme dans tout le Comminges ou unie montée à tous petits plis.
Aux pieds, elles portaient suivant la saison des espadrilles de corde, des « abarcas » (sandales de cuir spéciales au Val d’Aran), des sabots et très souvent elles allaient pieds nus. Le soulier était un objet de luxe.

Costume masculin
Les hommes portaient un costume plus rudimentaire : une grosse chemise de lin, un gilet, un pantalon ou une culotte tous deux à pont, parfois une paire de guêtres en laine naturelle ou en bure ou plus simplement de grosses chaussettes également en laine écrue.
La chemise en lin très souple, plissée sur le devant, avec de grandes manches, constituait le vêtement de base typique du paysan de l’époque.
Les hommes portaient la culotte ou le pantalon datant de la révolution. Pour maintenir le pantalon, le paysan enroulait autour de sa taille une large ceinture de flanelle, rouge, bleue ou blanche, appelée la « taillole », qui avait aussi pour utilité de maintenir les reins.
L’hiver, les hommes mettaient une cape de bure avec un grand capuchon marron.
La coiffure des hommes consistait le plus souvent en un grand bonnet rouge ou noir appelé dans le Val d’Aran la « baratine ». Toutefois l’on portait également le chapeau à larges bords ; dans le Luchonnais, on trouvait le Tricorne. Le béret est apparu bien plus tard.
Leurs chaussures étaient semblables à celles des femmes, sauf pour certains montagnards qui portaient des souliers en bois à semelles à pointes apparentes qui leur permettaient de travailler et vivre dans la haute montagne (chasse, travail du bois, contrebande).

La légende de St Aventin

Chap03cLe Saint Bondissant (d’après Ph Terrancle)

Le jeune Aventin était, en cette fin du VIII ème siècle de notre ère, pâtre au village de Sainte-Marie, en vallée de Larboust. Confronté à la domination des Maures et aux tentatives de prosélytisme de l’islam, le jeune chrétien, qui vivait en ermite dans le val d’Astos, prit son bâton d’apôtre et se mit à porter la bonne parole à travers le haut Comminges. Traqué par les Maures qui avaient, à juste titre, pris ombrage de sa volubilité évangéliste, le jeune Aventin se retrouva acculé, aux environs de la tour de Castel-Blancat, au bord de l’abîme. Sûr de sa bonne étoile, le saint homme en devenir s’élança et retomba, après un bond miraculeux, quelque deux cent mètres plus bas, sur une pierre qui porte depuis la trace de son pied. Après l’avoir rattrapé, ses poursuivants trouvèrent plus sûr de décapiter Aventin. A peine fut-il supplicié que le jeune pâtre prît sa tête dans ses mains et s’en fut trépasser à l’endroit précis qui avait vu son atterrissage depuis les hauteurs de Castel-Blancat. Inhumé sur place, Aventin tomba dans l’oubli.
Tout en serait resté là sans l’obstination d’un taureau qui, trois siècles plus tard, grattait fiévreusement le sol de son sabot. Intrigués, les gens du village de Sainte-Marie, découvrirent, ensevelis à l’endroit que le destin leur indiquait, les restes d’un corps avec la tête détachée du tronc. L’évêque de Saint-Bertrand de Comminges fut alerté, les restes authentifiés : c’était bien ceux du jeune pâtre qui avait défié les Maures et l’avait payé de sa vie. La dépouille, miraculeusement conservée, fut chargée sur un charroi, et les boeufs allèrent d’eux-mêmes jusqu’au village de Sainte-Marie. On décida de la construction d’une église à l’endroit où ils s’étaient arrêtés. C’est depuis ce jour béni du XI ème siècle que Sainte-Marie s’appelle Saint-Aventin, en hommage à l’apostolat de l’un de ses enfants décapité pour sa foi et sa ferveur.

La tour de Castel Blancat

Extraits du site de l’Association des Amis de Castel Blancat

Intentions
L’Association des Amis de la Tour de Castel-Blancat a pour objet le sauvetage, la sauvegarde, l’animation du site de la Tour et sa mise en réseau avec les autres éléments du patrimoine bâti et naturel des vallées du Haut Comminges. L’action et la détermination des membres de l’association doivent permettre d’inclure ce site dans un itinéraire culturel, touristique, reflet de la synergie possible entre des éléments bâtis ( églises romanes peintes, petit patrimoine rural remarquable, mobilier urbain, autres tours « à signaux » …) et des éléments naturels ( parcours botaniques …) .Ce dossier constitue la première étape de son action. Il présente un état des lieux du bâti et témoigne d’une indispensable intervention pour la sauvegarde de ce patrimoine en péril et dangereux …

Légende
Castel-Blancat est le lieu de la légende de Saint Aventin. Emprisonné par les Maures, il s’évada, s’envola dans les airs et retomba en contrebas où l’on voit encore l’empreinte de son pied dans un granit devant la chapelle de Pons. Rattrapé par ses ennemis, il eut  la tête tranchée non loin de la chapelle à l’endroit où a été érigée une stèle  qui renferme une statuette le représentant avec sa tête entre ses mains.

Description
Très belle construction de pierres prises à la montagne, maintenues par un mortier gris clair très résistant, auquel elle devrait son nom de Blancat, la tour avait encore ses quatre murs en 1880, d’après le témoignage et le dessin de Maurice Gourdon. Elle s’élevait encore à une hauteur de 10 à 12 mètres, et possédait à l’origine quatre étages, surmontés de la plate-forme habituelle. En 1904, vingt-cinq ans plus tard, le mur Ouest manquait totalement et seule subsistait la voûte du premier étage.Castel-Blancat est une des douze tours « à signaux » du haut Comminges qui offraient un système d’alerte collectif contre invasions et pillages, laissant ainsi aux populations locales le temps de se protéger. Cette tour communiquait avec celles d’Oo, de Gouaux, de Sarrat de Soupère.

Éléments historiques
La Tour, du fait de sa construction remonterait au XIIe siècle, âge d’or de la féodalité commingeoise, et, plus qu’une tour « à signaux », elle est le vestige impressionnant d’un ensemble féodal, d’un château dont on devine la triple enceinte à travers les broussailles, bien protégé sur son éperon rocheux par son mur de ronde et ses « castra », petites constructions réservées aux serviteurs et aux soldats.
A l’entrée de la vallée d’Oueil, une des plus belles vallées glaciaires de la zone axiale des Pyrénées, le château de Castel-Blancat veillait sur toute la vallée, entièrement fermée jusqu’à la fin du XIXe siècle.
En effet, de sa création en 979, à son rattachement à la couronne de France sous Charles VII en 1443, le comté de Comminges possédait des châtellenies dans ses hautes vallées. En l’absence du Comte qui ne pouvait aller partout, des châtelains et capitaines gardaient les privilèges comtaux, assuraient la garde, la défense, et l’entretien du château.
Ils avaient en outre la garde des forêts comtales, des droits de chasse et des pouvoirs administratifs et de justice. Ainsi, c’est encore, en 1435, au châtelain de Castel-Blancat qu’est demandé de faire respecter la sauvegarde comtale de la vallée d’Oueil. Un des derniers comtes, Bernard VIII, qui a laissé l’inventaire des châtellenies en 1336, avait accordé en 1316 une charte à Saccourvielle, donnant des privilèges à la création de magistrats municipaux ou consuls. Malheureusement, ces consuls ne surent pas protéger le château qui fut vendu par le dernier châtelain à M. Vidau de Sapène de Trébons, en échange d’argent pour réparer le toit de l’église et creuser un puits communal à Saccourvielle. Depuis cette époque, le château de Castel-Blancat a échappé à la commune de Saccourvielle qui n’a donc pu, jusqu’à ce jour, le sauver de la ruine et du pillage, malgré une tentative en 1893 puis en 1974.

Travaux réalisés en 2000
I – Travaux d’accès pour le transport des matériaux
II – Travaux intérieurs
Terrassements, évacuation et stockage des pierres effondrées des étages à l’intérieur de la tour. Recherche, éventuelle, des anciens sols. Mise en place d’un échafaudage tubulaire, type  » entrepose  » avec piétement réglable. Celui-ci sera élevé en forme d’étaiement jusqu’à la naissance de la voûte en berceau. Cette dernière sera prise en poids à l’aide de vérins ou à défaut à l’aide de calage sur un cintre en bois. Après s’être assuré de la stabilité de l’étaiement, on pourra débuter le processus de dépose et de stockage des éléments qui composent la voûte. La dépose s’effectuera sur un mètre environ de part et d’autre de l’axe de la voûte en prenant soin de ne pas aller au-delà de ce qui est nécessaire, tout en sachant que les voussoirs restants doivent avoir une stabilité parfaite après le démontage de l’étaiement. Mise en place de tirants métalliques, pour relier la façade Nord à la façade Sud, pour stabiliser la fissure de la façade Est et pour retenir la base de la façade Sud qui s’ouvre dangereusement à sa partie inférieur. La fixation de tirants à travers les murs sera facilitée par de nombreux passages, déjà existants dans l »épaisseur des maçonneries. Le nombre de tirants sera déterminé sur place en tenant compte des désordres que l’on aura pu découvrir suite à l’avancement des travaux.

III – Travaux façade Nord
L’excavation de la partie basse sera reconstruite en pierres assistées, à l’identique des maçonneries existantes, au mortier de chaux grasse, en respectant les mêmes teintes que les mortiers d’origine.

IV – Travaux angle Sud-Est
L’angle Sud-Est, ayant subi une démolition de son parement de pierre, dans sa partie inférieure, sera lui aussi reconstruit en pierres assistées, à l’identique.

V – Travaux tête de mur, angle Sud-Ouest
Après avoir fait les sondages nécessaire pour retrouver les traces d’implantation des maçonneries de l’angle, il est, nécessaire de :
– rebâtir la tête de mur manquant à la partie gauche de la façade Sud
– reconstituer l’angle du mur jusqu’à la hauteur du surplomb de façon à consolider cette partie de maçonnerie qui menace dangereusement la stabilité de l’édifice.
Le retour de façade Ouest sera arrêté de façon irrégulière en s’inspirant du retour gauche de cette même façade. L’ensemble de cette reconstruction est effectué à l’identique.

VI – Façade Est
Elle sera échafaudée jusqu’au faîte du mur de façon à la purger de tout élément instable sur le périmètre supérieur de l’enceinte.
On procédera ensuite à une étanchéité sur toute cette partie à l’aide de mortier de chaux pour prévenir toute infiltration dans les épaisseurs des murs. Grâce à cet échafaudage, il sera possible de boucher superficiellement la fissure verticale de la façade.
On emploiera un mortier de chaux grasse comme au préalable en évitant tout essai de reprise de parement en pierres. Ceci ne ferait que désorganiser l’appareillage actuel.

VII – Façade Ouest
Les deux retours étant marqués et l’intérieur de la tour étant nivelé, au niveau du sol, on procédera au rangement dans ce lieu des pierres de la voûte préalablement déposées et stockées à l’extérieur.
Une fois cette manutention et ce stockage achevés, pour interdire l’accès et éviter le vandalisme à l’intérieur de la tour, une grille sera scellée entre les deux tête de mur dans l’alignement de la façade Ouest. Un portail sera mis en place pour favoriser l’accès à l’intérieur.
A l’issue du chantier, on veillera à la disparition des traces de terrassement et l’environnement de la tour sera réaménagé dans son état d’origine.

Bibliographie
Monographie de la Vallée d’OUEIL de Maurice GOURDON – 1910
Le Néthou : les étapes d’une conquête 1787 – 1842 de Pierre de GORSSE – 1942
Au pays de Luchon : contes et récits de la vallée d’Oueil de Suzanne LABRY – 1995