La source ferrugineuse de Trébons en 1860

Dans un ouvrage paru en 1860 intitulé « Les Pyrénées et les eaux thermales sulfurées de Bagnères de Luchon » le Docteur Ernest LAMBRON (Médecin, Inspecteur-adjoint des Thermes de Luchon) parle des sources ferrugineuses et décrit notamment celle de Trébons qui apparaît comme la plus abondante de la région. Il évoque leur rôle thérapeutique  et envisage même une exploitation sous forme de bains…

Sources ferrugineuses appartenant à des particuliers (page 409)

 La source de TREBONS appartenant à Joseph Lauran dit Grognet, du village de CAZARIL.

Située sur la montagne de CAZARIL, elle est éloignée d’environ 4 kilomètres de la ville.  Pour y arriver, il faut suivre la route de Bigorre ou de St Aventin ; prendre, après avoir dépassé le deuxième pont de quelques centaines de pas, le petit chemin qui monte à droite au village de TREBONS, passer au pied de l’église et suivre le sentier qui s’étend horizontalement sur le flanc de la montagne vers la tour de Castel-Blancat. On n’a pas fait 200 pas sur ce sentier qu’on trouve l’espèce de petite hutte en pierre et en bois dans laquelle cette source est renfermée. Celle-ci ne sort pas directement des schistes, comme celle de Barcugnas, mais d’une assise de calcaire gris esquileux, presque massif : aussi, ses eaux sont-elles très peu alumineuses. Son débit est considérable ; elle coule par un jet qui a plus de 2 centimètres de diamètre et sa température, de 11°, reste invariable, quelle que soit celle de l’air ambiant.

La source de la route de SALLES, située à moins de 3 kilomètres de la ville, est la plus facilement accessible. Il est donc peu de malades qui ne puissent aller boire les verres d’eau qui leur ont été prescrits. Elle est constituée de filets épars… dont la réunion permettrait d’obtenir un seul jet très volumineux, avec lequel il serait peut-être possible de donner des bains ferrugineux, en les chauffant, à l’abri du contact de l’air, avec des tuyaux parcourus par de la vapeur ou avec des thermosiphons. Nous avons trouvé la température à 15° lorsque celle de l’air n’était que de 12°.

Trois autres sources sont également citées, mais peu abondantes : celle de BARCUGNAS, celle de CASTEL-VIEIL et celle située au-dessus du village de SALLES.

En résumé les eaux ferrugineuses de Luchon se rangent dans la catégorie des sulfatées ferrugineuses car elles sont généralement minéralisées par le sulfate de fer ; quelques unes, par exception, sont crénatées ; presque toutes renferment de l’alumine. Celles qui sortent franchement ferrugineuses des calcaires me semblent devoir mériter la préférence, en ce qu’elles sont moins alumineuses. Ce sont celles dont j’ai eu le plus à me louer.

Lire l’ouvrage sur le site de l’Université de Bordeaux 3